LE DEBAT SUR L’EXCEPTION CULTURELLE

 

PETIT HISTORIQUE DU DEBAT SUR " L’EXCEPTION CULTURELLE "

En France, c’est l’Etat qui depuis des siècles oriente et régit la vie de la culture. Il y a toujours eu en France un rapport plus étroit qu’ailleurs entre la culture et le pouvoir.. Dans les domaines de l’édition, le théâtre, la musique, la presse ou l’audiovisuel, la France n’innove ni plus ni moins que les autres pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Elle est à l’unisson d’une vie culturelle désormais soumise pour une bonne part à la logique du marché, en tout cas elle n’y fait pas exception , à cette seule réserve qu’elle applique à certains secteurs de la vie culturelle la formule juridique de concession de service public. Ce qui caractérise notre exception culturelle c’est cet aspect très ordonné, officiel, institutionnel de la culture en France.

Ce qu’il est important de noter, c’est que le terme " exception culturelle " renvoyait à l’origine du débat au " régime applicable à l’audiovisuel dans le cadre des négociations du GATT ", nous avons choisi de conserver cette définition et de parler essentiellement des secteurs cinématographique et audiovisuel car ce sont comme vous le verrez dans les tableaux ci-joints, les principaux bénéficiaires du régime " d’exception ".

L’exception culturelle telle que la France la défend tire sa légitimité du modèle économique Français de la culture, basé sur un soutien de l’activité, une protection des pouvoirs publics et une facile mobilisation des professionnels. La France invoque auprès de ses partenaires, afin de remporter leur adhésion au concept d’exception culturelle, la protection d’une identité culturelle Européenne; mais le " péril mondialiste " occulte les véritables enjeux qui attendent les pouvoirs publics en charge de la culture en France.

PARTIE 1 : UN SYSTEME DE PROTECTION EFFICACE MAIS CONTESTE

1] LA MOBILISATION DES PROFESSIONNELS ET DU POLITIQUE

A – La mobilisation des lobbies en faveur de la protection du contenu artistique et de la diversité culturelle …

B – … efficacement relayée en France par les institutionnels et le politique.

2] UN SYSTEME EFFICACE MAIS QUI NE PARVIENT PAS A S’IMPOSER.

A – Des résultats probants …

B – … mais qui ne rallient pas les pays de l’UE à la cause de l’exception culturelle.

PARTIE 2 : L’EXCEPTION CULTURELLE, ENTRE LA DEFENSE DE CONTENUS ET CELLE D’UN SYSTEME

1] LA DEFENSE DES CONTENUS EST-ELLE LE VERITABLE ENJEU DE L’EXEPTION CULTURELLE ?

A – Quels sont les contenus défendus ?

Le cinéma français peut-il être considéré comme une entité homogène ? Est-il abordé comme tel dans la réalité ?

B – Des identités culturelles variées posent les limites de la notion de contenu

Les cultures européennes ne peuvent pas être l’objet d’une telle substantialisation. Leur diversité rend difficile la justification d’une action au nom de la défense des contenus

 

2] OU BIEN EST CE LA POSITION DE L’ETAT DANS LE CHAMP CULTUREL ?

A – Le rapport Etat/culture

Les arts et la culture ont toujours eu une importance dans le rayonnement interne et international d’un régime politique. La rencontre de domaines comme l’art et l’éducation donne une dimension nouvelle au rôle de l’ Etat dans la culture.

B – Une nouvelle distribution des rôles

Le véritable défi qui attend le ministère de la culture n’est pas forcément celui de la mondialisation. Il est aussi celui d’une redéfinition de son propre rôle, en adéquation avec son évolution et celle du secteur culturel en général.

PARTIE 1 : UN SYSTEME DE PROTECTION EFFICACE MAIS CONTESTE

1] UN SYSTEME DE DEFENSE DE LA DIVERSITE CULTURELLE …

A – La mobilisation des lobbies en faveur de la défense de l’exception culturelle …

Trois grands exemples de mobilisation des lobbies professionnels pour la défense de l’exception culturelle

Depuis le GATT (et plus récemment le rejet de l’Ami), le gouvernement français a pris en compte la capacité des cinéastes à se mobiliser et à mobiliser l’opinion. A l’occasion de la dernière édition des Rencontres cinématographiques de Beaune (9e édition), trois ministres ont fait le voyage pour plaider que tout serait fait pour défendre les intérêts des créateurs à Seattle.

Les Rencontres ont été le lieu des mises au point face aux grandes échéances de cette fin d’année. C’était là qu’on a évoqué les enjeux audiovisuels de Seattle et que les professionnels ont pu sonder la résolution du gouvernement et de la Commission de Bruxelles en faveur de la défense de la culture et du cinéma. Ce bastion du lobbying réunit les grandes figures de notre temps, en octobre dernier se sont succédés à la table des négociations Catherine Trautmann, Pierre Moscovici, David Hartridge ainsi que Viviane Reding, commissaire européenne en charge de la culture.

Le communiqué final des Rencontres demande que suite à Seattle, " l’exception culturelle soit pleinement confirmée ", tout en introduisant une nouvelle revendication : " Définir au niveau mondial un cadre adapté permettant de traiter de l’économie et de la culture en vue de civiliser " les nouveaux mondes " de la communication. "

La particularité de ces Rencontres tient au fait qu’elles sont le lieu de prédilection du lobbying des cinéastes. Cette année, Beaune n’est plus tant apparu comme le lieu du lobbying des cinéastes contre les politiques mais plutôt à l’inverse du centre du lobbying des politiques face aux cinéastes auxquels ils tentaient de vendre Seattle. Ceci explique l’influence et le poids qu’accordent en France aux lobbies des auteurs, réalisateurs et producteurs français.

Ils savent que comme dans toutes les négociations précédentes, ils seront présents et feront parler d’eux. De nombreux acteurs et réalisateurs ont déjà porté leur nom sur le moratoire signé par 125 personnalités demandant le report de Seattle. Ce sujet était également au centre d’un Forum International organisé le 19 novembre dernier à Bastia par la Société des Réalisateurs de Films.

Ces réseaux de professionnel interviennent essentiellement dans le domaine de l’audiovisuel et travaillent depuis 25 ans à la protection d’une certaine diversité culturelle, à la défense d’un contenu artistique et d’un autre regard. Comme le rappelle Bertrand Tavernier dans un entretien accordé à Libération, depuis 25 ans ils ont réussi à créer " la Quinzaine des réalisateurs à cannes, le Cinéma des Cinéastes, une salle qui montre des films du monde entier, la Fondation Bon Marché pour aider le jeune cinéma, l’Agence du court métrage … "

C’est sur l’initiative de ces sociétés que les cinéastes français sont partis en guerre contre l’AMI et contre une " logique ultra libérale qui ne prend en compte que les investisseurs au mépris des créateurs et des Etats. " Ces artistes réunis contre la mondialisation exercent une activité de lobbying en essayant de diffuser l’information et en rassemblant de manière assez systématique des cinéastes français et européens et les représentants du ministère.

La mobilisation contre l’AMI a été lancée au Théâtre de l’Odéon (lieu symbolique depuis mai 1968) par des réalisateurs comme Cédric Klapisch, Costa Gavras, Jean-Jacques Beineix qui étaient entourés de réalisateurs européens, d’acteurs et actrices et de Mme Catherine Trautmann.

Ces sociétés d’auteurs informent sur l’AMI et mettent en garde contre les risques encourus sur le site web. A travers son " Comité de vigilance sur l’OMC et les négociations internationales " la SACD informe le public et les professionnels sur les dangers de la libéralisation et entretient le militantisme.

Les fervents défenseurs de l’exception culturelle écrivent dans leurs journaux et leurs revues de prédilection qui prennent ouvertement fait et cause en faveur de l’exception.

Parmi eux on retrouve évidemment, le Monde Diplomatique dont les prises de position radicales contre l’industrie cinématographique américaine et pour la défense d’une certaine diversité, spécificité ou diversité culturelle sont bien connues de tous. Des journalistes et des hommes politiques s’expriment souvent en faveur de la défense de l’exception culturelle (Jack Ralite, Carlos Pardo, Lucie Tamaris …) mais également des artistes ou des sociologues. Anatole Dauman, producteur auquel on doit notamment Hiroshima mon amour, Paris Texas, Le Tambour, L’empire des sens … etc a par exemple écrit un article intitulé " l’horreur cinématographique " paru dans La revue des deux mondes afin de montrer que le combat des cinémas indépendants contre l’emprise des groupes intégrés étaient loin d’être fini.

Dans cet article il fait référence à l’état d’esprit dans lequel se constituent aujourd’hui les grands circuits de distribution, l’un d’entres eux, Bruno Frydman explique ainsi :

" Bien sûr les salles traditionnelles d’art et d’essai disparaîtront, nous sommes dans une économie sauvage […]. Je peux vous dire, un peu par provocation, que je me fiche de ce qu’il y a sur mes écrans, c’est l’ensemble du centre qui doit fonctionner. C’est d’avantage

une démarche de promoteur de galerie commercial que de simple exploitant. "

De la même manière, en 1995 il avait rédigé un article dans le Monde Diplomatique afin de dénoncer la main mise des majors américaines sur la production cinématographique mondiale.

Les médias et plus spécifiquement le presse permettent aux lobbies de diffuser leur message largement et de mobiliser l’opinion publique. Comme à la grande époque, artistes et intellectuels (P. Bourdieu et Régis Debray) français se mobilisent pour sensibilier l’opinion et dénoncer haut et fort les dangers du libéralisme.

à Sur le droit d’auteur

On peut également signaler l’article de Jack Ralite "Vers un droit d’auteur sans auteurs" dans lequel il souligne que le droit d’auteur à la française est systématiquement menaçé et mise à mal par les anglos-saxons et qu’il fait l’objet de crtiques violentes à l’occasion de toutes les négociations internationales. Ce droit d’auteur d’exception a été très critiqué par un ancien commissaire européen en charge de la culture, M. Jean Dondelinger qui avait jugé la legislation française parfaitment "extravagante".

Comme le souligne Jack ralite, si le droit d’auteur et si l’excpetion culturelle résistent c’est par leur force de principe mais surtout grâce aux forces humaines, notamment artistiques qu’ils ont su rassembler. Les défenseurs du droit d’auteur ont adopté la définition kantienne du droit d’auteur:

"Un livre n’est pas, pour l’auteur, une marchandise, un objet de commerce ; c’est un usage de ses forces qu’il peut concéder à d’autres, mais qu’il ne peut jamais aliéner."

L’auteur rappelle ainsi la position française en décallage permanent avec les conceptions contemporaines. La presse permet donc d’expliquer la position des artistes français, des mencaes qui guettent et de souligner le clivage existant un droit d’auteur en rapport avec les contenus, les œuvres et un "droit d’auteur sans auteurs" s’appuyant sur les contenants, entre une législation managériale et une législation personnaliste.

B – … efficacement relayée en France par les institutionnels et le politique.

Si ces actions de lobbying, aussi massives et déterminées soient-elles, sont aussi efficaces et aussi visibles sur le terrain c’est également parce qu’elles sont bien relayées par le pouvoir politique et par les institutionnels. Au-delà des discours et des prises de position en faveur de la défense du contenu artistique et de la diversité culturelle, l’Etat français prend des réelles mesures pour protéger la culture française, ceci en adéquation avec les revendications des lobbies. Dans tous les cas, le pouvoir politique se donne toujours la peine de soutenir officiellement et ouvertement ses artistes.

Prenons pour exemple ce qu’il s’est passé le 16 novembre dernier à l’Elysée. A deux semaines de l’ouverture des négociations de l’OMC, Jacques Chirac avait réuni , chanteurs, acteurs et écrivains afin de leur réaffirmer que la France ne sacrifierait pas son " exception culturelle " sur l’autel de mondialisation. Jacques Chirac s’est engagé dans le combat pour la défense de l’exception, pour le " refus de l’uniforme, du standardisé, du préformaté, de l’ersatz culturel mondial. "

Les rapports existants entre le pouvoir politique et les artistes français sont significatifs d’un véritable dévouement du politique pour les causes artistiques, comme sous la Monarchie, l’Etat est en quelque sorte garant des artistes qu’il a pris sous sa coupe, il défend leurs intérêts à la manière d’un Jacques Chirac qui assurait : " Il faut tenir pour acquis tout ce qui l’a été lors du précédent cycle de négociations et défendre haut et fort des exigences qui sont les nôtres mais aussi celles de l’Union Européenne. "

Puis il a ajouté, " chaque pays a le droit d’organiser l’environnement juridique, fiscal, social, industriel qui favorise l’épanouissement des œuvres et peut définir librement ses systèmes d’aides pour appuyer la production et l’exportation culturelles, et refuser tout plafonnement des subventions. " 

Certains penseront sans doute que ce ne sont après tout que des mots et que la mise en pratique de ces belles idées reste la plus importante mais ce type d’intervention, de prise de position et de soutien restent - il me semble - plutôt exceptionnels de nos jours comparés au reste des pays de l’Union Européenne et même du monde. D’un point de vue symbolique, cet engagement du politique aux côtés des artistes fait figure d’exception.

Lors des Rencontres cinématographiques de Beaune en 1998, consécutives au rejet de l’AMI en France, chacun faisait valoir sa part au récent " torpillage " par Lionel Jospin de l’AMI. Jack Lang pour avoir dénoncé le traité haut et fort, Catherine Lalumière (député européenne) comme coauteur d’un rapport sévère sur le sujet et Catherine Trautmann comme alliée des cinéastes et des gens de culture lors des manifestations anti-AMI de l’Odéon.

Cette solidarité affichée entre les politiques et les artistes, instaurée à l’instigation du pouvoir politique conduit à des situations assez burlesques. Alors que ces Rencontres de Beaune étaient réputées pour être le lieu du lobbying des cinéastes auprès des hommes politiques afin d’obtenir des garanties de protection, les dernières Rencontres de 1999 ont été le terrain du processus inverse. Ce sont à présent les hommes politiques qui exercent des pressions auprès des artistes afin que ceux-ci leur accordent leur confiance. A un tel point qu’un journaliste du journal Libération a même décrit les dernières Rencontres comme " le centre du lobbying des politiques face aux cinéastes, auxquels ils s’efforcent de vendre Seattle ".

2] … QUI A FAIT LA PREUVE DE SON EFFICACITE MAIS NE PARVIENT PAS A S’IMPOSER.

A – Des résultats probants …

Ce système de protection de la diversité culturelle et de la production culturelle française s’avèrent assez efficace. Ces mesures de protection prennent différentes formes au sein de la France et de l’Union Européenne. En France, les attentes des professionnels et les promesses des hommes politiques sont visibles à travers les mesures prises.

Grâce à un triple système de protection et à l’application maximale de la directive de 1986 baptisée " Télévision sans Frontières ", la France a réussi à maintenir sa production audiovisuelle.

Si cela est nécessaire, je peux vous rappeler en quoi consistait ce triple système de protection.

 Obligations de diffusion : la France impose à ses chaînes un niveau de quotas de 40% pour les œuvres francophones et de 60% pour les œuvres communautaires.

Quotas de production : ce sont des commandes obligatoires imposées aux chaînes pour la production cinématographique et audiovisuelle, elles sont calculées par rapport au chiffre d’affaires des chaînes (9% Canal + et 3% pour les autres chaînes, chiffres de 1993

ƒ Aides financières : par le biais de taxes sur le chiffre d’affaire des chaînes de télévision et sur le prix des billets de cinéma, l’Etat génère un flux annuel qui sert à financer la production cinématographique et audiovisuelle, la distribution des films et l’investissement dans les salles de cinéma.

Il existe bien évidemment d’autres mesures destinées à protéger les productions nationales et communautaires cependant les Français restent aujourd’hui les principaux utilisateurs et instigateurs de ces mesures qui peinent souvent à être reconduites ou remaniées au sein de l’UE pour tenir compte des évolutions technologiques.

On peut donc dire que l’Etat français plus que tout autre Etat se donne financièrement les moyens d’agir. Lors de la présentation du budget et des nouvelles orientations pour l’an 2000 du Centre National du Cinéma, son directeur Jean-Pierre Hoss a exposé ses priorités d’interventions. Il s’agit d’améliorer l’exposition des films nationaux à la fois par un renforcement du soutien à la distribution et par une réforme du soutien sélectif à l’exploitation. Les crédits d’intervention du CSN ont à cette fin été augmenté de 140 millions de francs ce qui fait un total de 2.9 milliards de francs pour l’an 2000 en matière de crédits. Les pouvoirs publics font donc preuve d’un certain activisme en ce qui concerne l’alimentation du compte de soutien à l’audiovisuel et l’aide automatique à la production et à la distribution fait d’elles les principales bénéficiaires des attentions de pouvoirs publics.

En matière de résultats chiffrés, je vous renvoie aux chiffres que M. Roche nous a fait passer et aux tableaux que vous trouverez dans le dossier que nous vous distribuerons à la fin de l’exposé.

B – … mais qui ne rallient pas les pays de l’UE à la cause de l’exception culturelle.

Malgré les résultats plutôt encourageants obtenus par la France en matière de production, diffusion et distribution grâce au système de l’exception culturelle, cette méthode ne fait pas encore l’unanimité au sein de l’Union Européenne. Si les lobbies professionnels parviennent à peser sur les décisions politiques en France ont souvent du mal à faire entendre leurs revendications au sein de l’UE. Ils sont souvent regardés comme des agitateurs extravaguant plutôt que comme des militants au service d’une cause digne d’intérêt.

Pour la France, le combat pour l’exception se joue surtout à l’intérieur même de l’Union Européenne. Il s’agit de renforcer une véritable politique communautaire dans ce domaine. Ces batailles laissent le sentiment " qu’on est un peu en panne " comme le souligne Yvon Thiec, responsable du bureau Eurocinéma de Bruxelles.

La directive " télévision sans frontières " adoptée en 1986 puis modifiée en 1989 n’a depuis jamais pu être révisée du fait de l’immobilisme de certains députés européens, ce qui lui donne un aspect un peu vieillot, en décalage avec la réalité et ce qui remet fortement en question son efficacité.

L’UE tarde encore à se donner les moyens de défendre son exception et la diversité culturelle qui la caractérise. Les programmes Ariane, pour la traduction et la circulation des œuvres culturelles et Kaléidoscope pour la valorisation des arts vivants sont des plus modestes et permettent à peine de satisfaire 15% de la demande.

Ces réticences face à trop d’interventionnisme, de protectionnisme et d’élitisme se font sentir à l’occasion de toutes les négociations internationales. L’UE peine à parler d’une seule voie lorsqu’il s’agit de culture et les négociations

Lors des négociations de l’AMI, la délégation française avait proposé l’introduction d’un " clause d’exception pour les industries à vocation culturelle ". Mais une " exception " au sens du projet était un domaine échappant à la liberté d’investissement dans tous les pays signataires : pour que la proposition française soit retenue, il fallait donc qu’elle soit acceptée par les 28 négociateurs, or cette proposition avait reçu au mieux l’appui de 5 ou 6 délégations, ce qui montre que le consensus était encore loin.

 

CONCLUSION DE LA PARTIE 1 : Ce rejet de la part des Etats d’une défense de l’exception au sein de l’UE et face aux grands enjeux de la mondialisation soulèvent quelques interrogations. Pourquoi ce système de protection manifestement efficace qui ne s’attache a priori qu’à la défense des contenus artistiques est-il toujours suspecté par nos pays voisins ? Face à ces résistances, la France a lancé l’idée selon laquelle il s’agirait de défendre avant tout une culture européenne. Mais nul n’est dupe de ce que la France défend là la véritable exception : celle de la préservation de l’idée même de politique culturelle.

BIBLIOGRAPHIE:

 

Le Monde

 

Le Monde Diplomatique

- avril 1995 : "Pour résister à Hollywood" par Lucie Tamaris

- décembre 1995 : "Lettre aux majors d’Hollywood ... et à leurs zélateurs français" par A.Dauman

- février 1997 : "Cultures à vendre" par Jack Ralite

- mai 1997 : "Symbolique Titanic" par Ignacio Ramonet

- mai 1997: "Grande détresse pour le film européen" par Carlos Pardo

 

Revue " ESPRIT " 

 

" Liber "

supplément au n° 116/117 de Actes de la recherche en Sciences Sociales, mars 1997

 

Dossier de presse de l’IEP sur " l’exception culturelle française "

 

Ouvrages :

 

 

ANNEXES

 

Sur la première partie :

Tableau 2 : Part de marché des distributeurs nationaux et américains en 1995 (en %)

Tableau 10 : Part de marché des films nationaux (coproductions incluses) (en %)

Tableau 11 : Part de marché des films américains (en %)

Tableau 2 : Budget du compte de soutien pour 1996, cinéma et vidéo (en millions de francs)

Dossier sur les activités du Comité de vigilance de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) : l’exemple d’un groupe de pression influent.

Sur la seconde partie :

Tableau 1 : Origine des financements publics pour la Culture (en %)

Tableau 4 : Financement public de la culture en France (en milliards de francs)